mercredi 11 mars 2015

Mihaela GHEORGHISOR "La NSA"

La NSA surveillerait 1,6% du trafic Internet de la planète



L'Administration Obama a transmis ce chiffre aux Européens, à l'issue d'une enquête approfondie. Bruxelles menace les États-Unis de suspendre un accord qui permet aux entreprises américaines de transférer des données entre les deux continents.

À Bruxelles.

La NSA et les «grandes oreilles» américaines écument 1,6% du trafic Internet de la planète, mais n'en retiennent que 0,004% pour une enquête approfondie, d'après des chiffres que l'Administration Obama vient de transmettre aux responsables européens après les révélations du lanceur d'alerte américain Edward Snowden.

La fuite, inédite et peut-être calculée, a précédé de moins de vingt-quatre heures l'annonce de nouvelles exigences de l'Europe sur la protection des données individuelles, pour l'essentiel stockées sur des serveurs américains. La commissaire Viviane Reding veut obtenir de Washington, d'ici à l'été 2014, que les ressortissants européens puissent obtenir réparation devant la justice américaine de tout usage abusif de leurs informations personnelles. Les États-Unis ont jusqu'ici refusé de se plier à la demande, qui nécessiterait le vote d'une loi par le Congrès.


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Pour l'obtenir, la Commission au grand complet doit trancher mercredi sur le recours à «l'épée de Damoclès» que Viviane Reding garde en réserve: la possibilité pour l'UE de suspendre l'accord dit «Safe Harbour». Il s'agit d'un ensemble de règles de transparence et de confidentialité auxquelles doivent souscrire des entreprises américaines comme Google, Facebook ou Amazon afin de pouvoir transférer physiquement les données de l'Europe vers les États-Unis.

Une arme atomique


Mais révoquer cette homologation, comme l'a demandé le Parlement européen après l'affaire Prism, serait l'équivalent de l'arme atomique. La sanction reviendrait à compartimenter la Toile, en forçant les géants du Net ou de grands noms de la banque comme MasterCard à isoler leurs opérations en Europe. Elle pénaliserait de même la plupart des grandes entreprises du Vieux Continent qui, tel le français Orange, stockent en masse leurs données sur le territoire américain.

Les statistiques d'«écoute» transmises à Bruxelles par les services américains du renseignement tombent à point nommé, mais laissent les experts européens perplexes. La proportion de 0,004% paraît a priori minime. Elle représente pourtant une masse d'informations époustouflante, quand on la rapporte à un trafic numérique que continuent de faire exploser la vidéo et le streaming.

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