Première action de groupe en vue d'usagers du RER A contre la RATP
Un collectif de voyageurs a lancé pour la première fois une demande d'action de groupe pour dénoncer les dysfonctionnements récurrents de la ligne de RER la plus fréquentée de France.
On connaissait les actions de groupe contre Foncia ou Lactalis. Voici désormais celle contre le RER A. Elle pourrait être massive! Mécontent de devoir attendre souvent plusieurs dizaines de minutes son moyen de transport, Jean-Louis Roura, président du collectif des voyageurs du RER A a adressé un courrier à l'UFC-Que choisir, comme l'avait révélé lundi Le Parisien-Aujourd'hui-en-France et songe à mener une action de groupe en justice désormais autorisée par la loi Hamon du 17 mars 2014. Dans cette lettre, ce banquier de La Défense estime «que le voyageur doit être replacé au centre d'un transport public de qualité» et d'ajouter qu'il s'agit d'une «question stratégique pour le redéveloppement de la région Ile-de-France». Mais pour pouvoir déposer sa demande, le collectif a besoin du soutien d'une association qui estime qu'il y a un réel préjudice matériel ou financier. C'est pourquoi Jean-Louis Roura a sollicité l'UFC-Que choisir pour appuyer cette action à l'encontre du Syndicat des transports d'Ile-de-France (Stif), de la SNCF et de la RATP. Sollicitée par Le Figaro, l'association affirme «avoir bien reçu cette demande. Nous leur avons proposé un rendez-vous mais nous n'avons rien accepté du tout pour l'instant».
La ligne de RER la plus fréquentée de France - plus d'un million de personnes l'empruntent chaque jour - est pointée du doigt pour ses nombreux dysfonctionnements. Dernier exemple en date: des dizaines de candidats ont été recalés à l'agrégation en raison de la grève spontanée des conducteurs du RER A, en janvier dernier. Les malheureux n'ont même pas pu repasser l'examen. «Aucune dérogation aux règles n'était admise et aucun retard n'est possible», a répondu au Figaro.fr le ministère de l'Éducation nationale. Le président du collectif des voyageurs du RER A s'était fait connaître, il y a deux ans, pour avoir lancé son association en distribuant des tracts dans les gares et fait signer une pétition à 3600 voyageurs adressée au président du Conseil régional de l'Ile de France, Jean-Paul Huchon, qui était restée sans réponse. Jean-Louis Roura a même décidé de s'engager en politique pour le prochain scrutin régional à la tête de la «liste des usagers».
Le préjudice doit être important
Pour obtenir gain de cause, les plaignants devront prouver qu'ils ont subi un préjudice important, tel qu'une perte d'emploi par exemple, qui mérite réparation et non pas un simple désagrément. «Aujourd'hui, on a beaucoup de témoignages de personnes qui ont perdu leur emploi à cause des retards, affirme Jean-Louis Roura, cité par RTL. D'autres ont anticipé leur départ à la retraite car la situation n'était plus supportable. Pour nous, c'est chiffrable». Il reste que les conséquences d'une telle plainte restent encore floues puisqu'il s'agit d'une première pour les transports en commun. Elle peut déboucher aussi bien sur des dommages ou intérêts que sur des mesures prises par la SNCF pour améliorer la situation.
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